mercredi 1 juillet 2009

Hermina (Victor Hugo)

"J'atteignais l'âge austère où l'on est fort en thème" ...

En ce premier jour de juillet, la
carte du comptoir des vers vous livre Hermina, court poème où Victor Hugo met en valeur son amour des petites filles ...

La carte du comptoir des poésies, sans autre commentaire, analyse ou explication de texte, suggère aussi de nombreux "classiques" présentés en bas de ce poème.


J'atteignais l'âge austère où l'on est fort en thème,

Où l'on cherche, enivré d'on ne sait quel parfum,

Afin de pouvoir dire éperdument je t'aime !

Quelqu'un.

J'entrais dans ma treizième année. Ô feuilles vertes !

Jardins ! Croissance obscure et douce du printemps !

Et j'aimais Hermina, dans l'ombre. Elle avait, certes,

Huit ans.

Parfois, bien qu'elle fût à jouer occupée,

J'allais, muet, m'asseoir près d'elle, avec ferveur,

Et je la regardais regarder sa poupée,

Rêveur.

Il est une heure étrange où l'on sent l'âme naître,

Un jour, j'eus comme un chant d'aurore au fond du cœur.

Soit, pensai-je, avançons, parlons ! C'est l'instant d'être

Vainqueur !

Je pris un air profond, et je lui dis : Minette,

Unissons nos destins. Je demande ta main.

Elle me répondit par cette pichenette :

Gamin !

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Les "classiques" de la
carte du comptoir
des vers :

-
Victor Hugo : ce siècle avait deux ans, les Djinns, l'an neuf de l'Hegire, demain dès l'aube, à une jeune fille

- Arthur Rimbaud : le bateau ivre, le dormeur du val, voyelles, sensations, chanson de la plus haute tour, Vénus Anadyomène, Bruxelles, Michel et Christine, petites amoureuses, à la musique, ma Bohème, aube, soleil et chair, chant de guerre parisien, première soirée, Marine, les assis, les douaniers,l'homme juste, les mains de Jeanne-Marie, les étrennes des orphelins, au cabaret vert (cinq heures du soir), jeune ménage,tête de faune, mouvement, age d'or, ô saisons ô chateaux, l'orgie parisienne, les pauvres à l'église

- Jean de la Fontaine : le savetier et le financier, le loup et l'agneau, le cheval s'étant voulu venger du cerf

- Charles Baudelaire : l'albatros, les bijoux, "j'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans", le soleil, une martyre, à une dame créole, toute entière, confession, quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle, je n'ai pas pour maîtresse une lionne illustre (prélude à Sarah), correspondances, j'aime le souvenir de ces époques nues, une mendiante rousse, à celle qui est trop gaie,les ténèbres, le chat

- Louis Aragon : l'étrangère, que serais-je sans toi ?, est-ce ainsi que les hommes vivent ?, j'arrive où je suis étranger, Elsa au miroir, Elsa, Santa Espina,les mains d'Elsa, un jour un jour, nous dormirons ensemble, l'affiche rouge, la belle italienne, Charlot mystique, chambre garnie, chambres d'un moment, la rose et le réséda, les yeux d'Elsa

- Guillaume Apollinaire : le Pont Mirabeau, l'adieu, nuit rhénane, la Victoire, acousmate, chant de l'horizon en Champagne, nocturne, ô naturel désir, dans l'abri-caverne, Annie, Marizibill, à l'Italie, le vigneron champenois, l'émigrant de Landor Road, le chef de section, à la Santé

- Joachim du Bellay : heureux qui comme Ulysse, au fleuve de Loire, cent fois plus qu'à louer on se plaît à médire, à Madame Marguerite d'écrire en sa langue

- José Maria de Heredia : les conquérants ("comme un vol de gerfauts hors du charnier natal"), l'esclave, le voeu, le tepidarium, la belle viole, le vitrail, soir de bataille, fleurs de feu, Tranquillus, le bain

- Edmond Rostand : tirade des nez de Cyrano de Bergerac, sept moyens de monter dans la Lune (Cyrano de Bergerac), petit chat, rois mages, l'hymne au soleil, nénuphars

- Sabine Sicaud : douleur je vous déteste, jour de fièvre, la solitude, vous parler ?, premières feuilles, la vieille femme de la Lune, chemins de l'ouest, la grotte des lépreux, la paix

- Et, aussi, l'indépassable poème acadien de H.W. Longfellow Evangéline