dimanche 15 novembre 2009

Plutôt seront Rhône et Saône disjoints (Maurice Scève)

"Que d'avec toi mon coeur se désassemble ..."

Ce poème simultanément lyonnais et énamouré de l'obscur Maurice Scève (1501 - 1564) a servi de point de départ au poème de Joachim du Bellay "je me trouvais comme fils d'Anchise" publié en septembre sur la carte du comptoir des vers.

La carte du comptoir des poésies, sans plus de commentaire ou d'explication de texte, rappelle qu'elle suggère en bas de ce poème de très nombreux "classiques" .


Plutôt seront Rhône et Saône disjoints,

Que d'avec toi mon coeur se désassemble :

Plutôt seront l'un et l'autre mont joints,

Qu'avecques nous aucun discord s'assemble :

Plutôt verrons et toi et moi ensemble

Le Rhône aller contremont lentement,

Saône monter très violentement,

Que ce mien feu, tant soit peu, diminue,

Ni que ma foi décroisse aucunement.

Car ferme amour sans eux est plus que nue.

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Les "classiques" de la
carte du comptoir
des vers :

- Joachim du Bellay : heureux qui comme Ulysse, Scève je me trouvais comme le fils d'Anchise, cent fois plus qu'à louer on se plaît à médire, au fleuve de Loire, à Madame Marguerite d'écrire en sa langue

- Jean de la Fontaine : le loup et l'agneau, le savetier et le financier, le cheval s'étant voulu venger du cerf

- Edmond Rostand : tirade des nez de Cyrano de Bergerac, sept moyens de monter dans la Lune (Cyrano de Bergerac), petit chat, rois mages, l'hymne au soleil, nénuphars

- Victor Hugo : ce siècle avait deux ans, demain dès l'aube, l'an neuf de l'Hegire, les Djinns, Jeanne était au pain sec, à une jeune fille, mes poèmes, Hermina, mon bras pressait ta taille frêle, jolies femmes

- Arthur Rimbaud : le bateau ivre, le dormeur du val, voyelles, sensations, les douaniers, au cabaret vert (cinq heures du soir), petites amoureuses, Michel et Christine, ma Bohème, aube, soleil et chair, les assis, Vénus Anadyomène, chant de guerre parisien, première soirée, Marine, l'homme juste, les mains de Jeanne-Marie, les étrennes des orphelins, chanson de la plus haute tour, jeune ménage,tête de faune, à la musique, mouvement, age d'or, ô saisons ô chateaux, Bruxelles, l'orgie parisienne, les pauvres à l'église

- Guillaume Apollinaire : le Pont Mirabeau, l'adieu, nuit rhénane, chant de l'horizon en Champagne,le chef de section, à l'Italie, nocturne, acousmate, dans l'abri-caverne, Annie, Marizibill, le vigneron champenois, ô naturel désir, l'émigrant de Landor Road, la Victoire, à la Santé

- Louis Aragon : l'étrangère, que serais-je sans toi ?, est-ce ainsi que les hommes vivent ?, Santa Espina, la rose et le réséda, un jour un jour, nous dormirons ensemble, l'affiche rouge, la belle italienne, Charlot mystique, chambre garnie, chambres d'un moment, Elsa, Elsa au miroir, les mains d'Elsa, j'arrive où je suis étranger, les yeux d'Elsa

- José Maria de Heredia : les conquérants ("comme un vol de gerfauts hors du charnier natal"), l'esclave, le tepidarium, la belle viole, le vitrail, le voeu, fleurs de feu, soir de bataille, Tranquillus, le bain

- Sabine Sicaud : douleur je vous déteste, jour de fièvre, la solitude, vous parler ?, premières feuilles, chemins de l'ouest, la vieille femme de la Lune, la grotte des lépreux

-
Charles Baudelaire : l'albatros, les bijoux, à une dame créole, quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle, "j'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans", je n'ai pas pour maîtresse une lionne illustre (prélude à Sarah), une martyre, correspondances, le soleil, toute entière, j'aime le souvenir de ces époques nues, une mendiante rousse, confession, à celle qui est trop gaie,les ténèbres, le chat

- Et, aussi, l'inouï poème acadien de H.W. Longfellow Evangéline